Il y a 60 ans, au pied du Caucase, un peuple (quasi tri)millénaire arrive à la guerre de 1914 sous la double oppression de la Russie tsariste et de l’Empire ottoman. Dans ce XXè siècle naissant, il n’est pas bon de constituer une minorité et de vouloir survivre . Profitant de la guerre mondiale, le gouvernement turc va organiser la déportation et le massacre de toutes les populations arméniennes de son territoire. Au bout d’un long voyage hallucinant, c’est la mort qui attend tous ces convois de femmes, d’enfants, d’hommes, de vieillards. En 1917, le gros du travail est achevé; en 1923, il n’y a plus d’Arménie sur le territoire turc.Cette histoire incroyable est exemplaire et actuelle. Hitler s’y réfère en 1939, quand il ordonne d’envahir la Pologne : “Notre force doit résider dans notre rapidité et notre brutalité. J’ai donné l’ordre à des unités spéciales de SS de se rendre sur le front polonais et de tuer sans pitié hommes, femmes et enfants. “Qui donc parle encore aujourd’hui de l’extermination des Arméniens? ” Aujourd’hui même Yasser Arafat confie à un journaliste américain : “Nous refusons de subir le sort des Indiens d’Amérique ou des Arméniens. Nous refusons de suivre le destin des peuples engloutis dans l’indifférence générale. “Génocide exemplaire , on y retrouve tout ce que nous avons depuis partout découvert : application systématique à toute une population des procédés de destruction (assassinat, déportation, privation de nourriture…) enfants, vieillards, femmes, sans distinction; organisation et encouragements officiels, participation des autorités, abandon des victimes à tous les pillards, refus des interventions extérieures, même charitables. Et puis, au moment même où l’on tue ainsi un million et demi d’êtres humains, tout est nié. Et c’est cela un génocide réussi, oublié mais, dont ce livre fait revivre toutes les péripéties et donne toutes les preuves.