Une exposition sur l’arrivée des réfugiés arméniens à Marseille en 1922
Conférences – Projections – Balades patrimoniales
25 Novembre 2022 – 14 Janvier 2023
L’association pour la recherche et l’archivage de la mémoire arménienne (ARAM) ouvre son fonds d’archives au public à travers une exposition consacrée à l’arrivée des survivants du génocide des Arméniens à Marseille. En 1922, les premiers navires accostent au port de Marseille. Plus de 5000 réfugiés arméniens sont accueillis au Camp Oddo entre 1922 et 1927.
Lieu de refuge et de transit de 1922 à 1927 pour plus de 5000 arméniens rescapés du génocide de 1915 dans l’Empire ottoman, le Camp Oddo fait partie du patrimoine invisible de la cité phocéenne. Il nous fournit un témoignage précieux sur la mise en place de solidarités entre réfugiés, c’est une première étape en terre d’accueil où des destins meurtris reprennent vie. Il était situé dans le quartier du Canet, près de l’actuelle station de métro Capitaine Gèze dans le 14ème arrondissement. Face à l’ampleur de la situation d’urgence, les autorités françaises mettent l’ancien camp militaire à disposition des familles exilées. Le Camp Oddo devient alors le premier centre d’accueil de masse de réfugiés arméniens en France.
Cette exposition présente plusieurs collections d’archives inédites du fonds ARAM. Elle témoigne du contexte historique et social dans lequel les Arméniens ont été accueillis et parfois rejetés. Les documents et les vidéos dévoilent l’organisation de la vie quotidienne au camp jusqu’à l’intégration des Arméniens au tissu économique de la ville. La structuration propre à cette communauté arrivée en détresse est mûe par un puissant désir de vie pour oublier les récentes atrocités subies: les Arméniens créent des associations pour préserver leur mémoire.
Le Camp Oddo ferme ses portes définitivement en avril 1927, pendant que les familles partent pour s’installer en périphérie, principalement dans les noyaux villageois des quartiers de Saint-Antoine, Saint-Loup, Saint-Jérôme et Beaumont. Aujourd’hui, leurs descendants vivent et travaillent à Marseille, mais aussi, le long de la vallée du Rhône et en Ile-de-France, mais encore aux Etats-Unis et en Amérique du Sud.
A un siècle de distance, l’histoire des réfugiés du camp fait écho aux tragédies humaines issues des tensions internationales. Cet état de fait invite au questionnement sur les politiques d’accueil et d’asile réservées aux réfugiés, et souligne l’importance de répertorier et d’archiver toute preuve de solidarité et de préservation du lien social.
Entrée libre du mercredi au samedi, de 14h à 18h, sauf fériés.
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