Le premier numéro de la revue littéraire Andastan est daté de mars 1952. Dix-huit numéros seront édités à Paris jusqu’en juillet 1969. Ce dernier numéro précède la mort de son directeur et fondateur, le poète Puzant Topalian (1902 à Aïntab en Asie mineure à 1970 à Deuil-la-Barre dans le Val-d’Oise). Annoncée comme une revue trimestrielle arménienne, Andastan devient périodique au bout d’un an et restera une publication annuelle pendant longtemps.
L’intégralité des 18 numéros de la revue littéraire Andastan (Անդաստան) sont numérisés et océrisés par l’association pour la recherche et l’archivage de la mémoire arménienne (ARAM) et avec l’aimable autorisation de Toros et Annie Kambourian.
Autour de Puzant Topalian est réuni « un groupe d’hommes voués à la littérature et à la culture arméniennes » ; ce groupe est un cercle assez étroit : les poètes H.Gosdantian et K. Djizmédjian, le romancier G. Poladian, le critique d’art Kégham Kérestédjian et le peintre graveur Papkèn Bodossian. Hors de ce cercle, nous trouvons quelques noms célèbres : le poète Aharon, Nartouni, Sarafian, Méloyan, Vorpouni, Daderian, Ayvazian, etc.
La revue va attirer rapidement des collaborateurs nouveaux : le romancier H. Zartarian, le philosophe Ch. Berberian, les musiciens Ohan Dourian et Onnig Berberian, un jeune intellectuel qui signe Véhazad (A. Ulubéyan, 1925-1974) et quelques philologues (H. Berberian et H. Kurdian).
Ce périodique réunit également – et c’est un de ses aspects les plus remarquables – des artistes peintres. Dans chaque numéro, de plus de 120 pages, le lecteur trouve non seulement des articles sur les arts plastiques mais également, en cahier séparé, des reproductions des œuvres des artistes proches du groupe. Ainsi Andastan réalise concrètement le projet « d’une revue d’art et de littérature » que stipule son sous-titre et qui tient tant au cœur du poète et peintre Topalian lui-même.
La revue pratique une politique de traduction d’œuvres arméniennes et encourage des poètes comme Luc André Marcel, Vahé Godel et Hubert Juin à entreprendre des traductions de la poésie arménienne. Etrangement, aucun poète vivant du groupe de la revue Andastan n’a fait l’objet d’une traduction ! L’éditorial du numéro 10 signale que ces traductions de l’arménien vers le français font partie de la « mission que la revue s’est fixée dès les premiers jours ».
Il faut souligner dans le cas d’Andastan, le soin apporté par le directeur à l’impression de la revue. Les dix-huit numéros sont de vrais ouvrages composés avec goût et, dont les textes sont de qualité. Les derniers numéros s’apparentent certes à des recueils, mais l’ensemble de la collection porte un indéniable cachet d’originalité.
Source :
– « D’un exil à l’autre, les lieux disloqués. Littérature arménienne en France » de Krikor Beledian (Hommes et migrations, édité par la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, novembre 2010).
– « Cinquante ans de littérature arménienne en France : Du même à l’autre » de Krikor Beledian, édité par CNRS Editions, septembre 2001.
>> Index et table des matières (pdf en arménien).