La Première République d’Arménie : 28 mai 1918 – 2 décembre 1920

La Première République d’Arménie. Note d’information à l’occasion du centenaire, 1918-2018 (11Mo – PDF).

A l’occasion du centenaire de la Première indépendance de la République d’Arménie (28 mai 1918 – 2 décembre 1920), l’association pour la recherche et l’archivage de la mémoire arménienne (ARAM) vous propose de revenir sur cet événement historique à travers différents documents.

Résumé : La Première Guerre mondiale et les années qui ont suivi, ont été une période d’immenses bouleversements pour de nombreuses régions du monde. Avec le génocide des Arméniens, la démographie et la politique ont connu d’importants bouleversements en Anatolie et en Asie Mineure, jusqu’au Caucase du Sud, laissé de côté par la Révolution russe.
Même si les peuples de cette région se sont réunis dans une fédération, cette union n’a pas duré longtemps car la Géorgie et l’Azerbaïdjan ont déclaré leur indépendance au moment de l’avancée de l’armée ottomane et de la retraite de l’armée russe.
Les Arméniens étaient pris entre ces deux armées. S’il n’y avait pas eu de victoires sur les forces turques lors des batailles de Sardarabad, Bach Abaran, et Karakilissé en mai 1918, la République d’Arménie n’aurait jamais pu voir le jour.
C’est la FRA Dachnaktsoutioun (Fédération révolutionnaire arménienne), parti le plus puissant qui prend en main les destinées de la Nation.
Après la proclamation de la République indépendante d’Arménie, le 28 mai 1918, une vie démocratique s’instaure dans un État national arménien. Dans les conditions difficiles qui étaient celles de la jeune république, le parti Dachnak majoritaire s’appliqua à respecter les principes démocratiques de son programme : des élections législatives eurent lieu en juin 1919, avec le droit de vote accordé aux femmes ; les Dachnaks obtinrent 90% des voix, et les Socialistes-Révolutionnaires 5%, les Populistes et les Sociaux-Démocrates boycottèrent les élections. Le gouvernement s’efforça tant bien que mal d’appliquer le programme social du parti, notamment la réforme agraire, la création d’écoles publiques obligatoires etc., mais il manquera de moyens et surtout de temps.
En effet, menacée au sud par les troupes turques de Mustafa Kemal et au nord par les Bolcheviks de Lénine, la République voit se développer en son sein l’agitation communiste.

Les sociaux-démocrates arméniens de tendance bolchevique restructurent en janvier 1920 le comité arménien du Parti communiste russe d’Erevan ; un objectif lui est assigné : renverser le gouvernement Dachnak et créer la République soviétique d’Arménie, fédérée à la Russie. Son action est hautement subversive : il s’agit de développer le mécontentement populaire contre les Dachnaks, par la propagande révolutionnaire, des meetings, des manifestes. Le 2 mai, à Alexandropol, c’est une véritable insurrection des Bolcheviks contre l’État, mais elle tourne court, grâce à l’intervention des troupes loyalistes. L’attaque de l’armée kémaliste en septembre 1920, la déroute arménienne de Kars, obligent le gouvernement de Simon Vratsian à négocier la paix avec les Turcs à Alexandropol ; parallèlement le délégué du gouvernement russe à Erevan demande la soviétisation de l’Arménie. C’est ce moment que choisit un groupe de Bolcheviks arméniens pour pénétrer dans le nord du pays le 29 novembre, pour proclamer la République soviétique d’Arménie et appeler à son aide l’Armée rouge. Le gouvernement Dachnak, ne pouvant lutter sur deux fronts, se résout à la soviétisation le 2 décembre. Le coup d’État bolchevique a réussi, mais il faudra une nouvelle intervention de l’Armée rouge en avril 1921 pour le consolider.

C’est la fin de la première indépendance de l’Arménie.

Aujourd’hui, l’Arménie est redevenue une République (IIIème) et vit sa seconde indépendance après la chute du communisme et ce, depuis le 21 septembre 1991.

 

En savoir plus :

L’association pour la recherche et l’archivage de la mémoire arménienne (ARAM) a numérisé l’ouvrage de référence sur la Première République d’Arménie (1918-1920) écrit par l’historienne Anahide Ter Minassian. A découvrir et à consulter en ligne, gratuitement.

A lire en ligne : 1918-1920 La République d’Arménie.

 

 

 

 

 

 

Note d’information (6 pages, 11Mo .PDF) à télécharger. Réalisée par l’association pour la recherche et l’archivage de la mémoire arménienne (ARAM) pour le centenaire de la fondation de la Première République d’Arménie.

• Dossier spécial (mai 2018) du journal France-Arménie à l’occasion du centenaire de la Première indépendance de l’Arménie. (8 pages – pdf)

• #video Dernier discours de Avétis Aharonian et funérailles en 1948 à Marseille (10′)

• #video Documentaire sur Nigol Aghbarian (Նիկոլ Աղբալյան) en arménien (30’3)

• #video Interview de Avétis Aharonian en 1930 à Paris en français et en anglais (6″17)

• #video Emission de radio sur Aram Manoukian, par Anahide Ter Minassian (1 »44′)

• #video Emission de radio sur la Première République d’Arménie avec Anahide Ter Minassian (1 »18′)

• #Podcast 1918. Entre Russie et Turquie : la première République d’Arménie. L’historien Nicolas Offenstadt et Ali Baddou vous proposent de redécouvrir, au plus près des événements, comment l’Arménie a vécu « 1918 ». Emission du 26 août 2018 sur France Inter.

• Revue de presse de l’époque réalisée par RetroNews (BnF) « 1918-1920, « Choc des civilisations » et révolution arménienne. Et le texte à télécharger (pdf).