Accompagnant la Croix-Rouge, la romancière et célèbre journaliste Zabel Essayan va conter par le menu ce que ses yeux voient, ce que ses oreilles entendent, ce que son coeur ressent. Et que voit-elle ? La destruction des quartiers chrétiens d’Adana par une population turque fanatisée par un certain Ihsan Fikri, rédacteur en chef de l’organe de presse du parti des Jeunes-Turcs, le Comité Union et Progrès, en voie de prendre le pouvoir dans l’Empire ottoman. Religieux, notables et hommes du peuple massacreront en quelques jours plus de vingt mille Arméniens. Cela s’est déroulé en avril 1909. La ville d’Adana et sa plaine si fertile, ce grenier de la Turquie, ne sont plus que champs de ruines. Esprit d’une remarquable intelligence, Zabel Essayan devine très vite que si ces massacres sont plus atroces que ceux perpétrés jadis, c’est parce que cette fois-ci les dirige une volonté d’éradiquer un peuple et une culture. Le nationalisme délirant des Jeunes-Turcs appelle au génocide qui se produira six ans plus tard. Il en est la répétition. Dans les ruines est un témoignage à résonance universelle. Il parle pour tous les massacres et les génocides d’hier et d’aujourd’hui. La brutalité de ce texte répond à la brutalité de ce qui est exposé sous les yeux de la journaliste. Il atteint alors une puissance rare pour décrire une civilisation en état de choc. Livre halluciné pour peindre un monde halluciné.

Notes sur oeuvre :

Traduit de l’arménien, préfacé et annoté par Léon Kétcheyan.

Postface de Gérard Chaliand

Informations sur le livre :

Année 2011
Nombre de pages 303
Editeur Phebus
Ville éditeur Paris
Edition Edité en 1911
Types de travail
Langues
  • Français