En 1915-1916, plus d’un million d’Arméniens sont déportés et massacrés par le gouvernement jeune-turc. Malgré l’effondrement de l’Empire ottoman, allié de l’Allemagne et de l’Autriche, au lendemain de la guerre, aucun « procès de Nuremberg » ne châtie les auteurs du premier génocide du XXè siècle. La Fédération Révolutionnaire Arménienne (FRA, Dachnak) décide alors de rendre justice elle-même. Des militants chargés d’exécuter les responsables majeurs du carnage se lancent sur leurs trace à travers toute l’Europe.

Notes sur oeuvre :

« The Legacy », traduit de l’anglais par Annick Pélissier,

Précédé de : « Le temps des assassins » par Gérard CHALIAND

Archavir Chiragian (1900-1973) est à la fois le témoin du génocide et l’acteur de la longue traque qui s’ensuivit. Il rapporte, dans ses souvenirs, comment, âgé d’une vingtaine d’années, il a pourchassé à Rome l’ex-Premier ministre du gouvernement jeune-turc et, à Berlin l’idéologue du mouvement – tous deux en tête de la liste noire dressée par les victimes de l’extermination. De capitale en capitale, de train en train, de service secret en service secret, ce roman vrai d’une vengeance froide se lit avec émotion et passion. Talaât, ex-ministre de l’Intérieur exécuté à Berlin, le 5 mars 1921, Saïd Halim, ex-Premier ministre, à Rome le 6 décembre 1921, Baheddine Chakir et Djemal Azmi, ancien Gv. de Trebizonde, à Berlin le 17 avril 1922, Djemal pacha, ex-ministre de la Marine exécuté à Tbilissi, le 25 juillet 1922, Enver pacha 3ème du triumvirat, à Boukhara le 4 août 1922. Le docteur Nazim échappe aux justiciers mais, sera pendu en Turquie en 1926, accusé de tentative d’assassinat contre Mustafa Kemal. En 1943, l´Allemagne nazie rendit à la Turquie la dépouille de Talaat. Son mausolée s´élève maintenant sur la Colline de la Liberté à Istanbul, dominant le Bosphore. Il possède également, entre autres, un boulevard à son nom dans la capitale, Ankara, et une avenue à Edirne, l´ex-Andrinople. C´est par cette avenue Talaat Pacha qu´on entre en Turquie, en provenance de Bulgarie. En 1996, sur demande du gouvernement turc, la république du Tadjikistan autorisa le rapatriement de la dépouille d’Enver en Turquie, où elle fut enterrée en grande pompe. Or, les historiens turcs eux-mêmes ne cachent pas que ce ministre de la guerre à l’époque du génocide était un jeune prétentieux incapable, en grande partie responsable des sévères défaites subies par les Ottomans face aux Russes durant la Première Guerre mondiale. De plus, Mustafa Kemal ne l’appréciait guère. C’est donc un personnage plutôt négatif pour la Turquie elle-même qui reçut ces honneurs. Peut-être a-t-on voulu honorer le rôle qu’il joua dans le génocide des Arméniens? Cette provocation a été récemment dépassée. Le 5 octobre 1999 fut inauguré à Igdir, près de la frontière avec la république d’Arménie, un monument « à la mémoire des 90 000 Turcs massacrés par des bandes arméniennes ».

Informations sur le livre :

Année 1982
Nombre de pages 335
Titre traduit The Legacy
Editeur Haïrenik Association
Ville éditeur Boston
Format du support 24 x 16
Type de colume 1
Numéro ISBN 2-85956-292-3
Mots-clés
Langues
  • Français