Arménie et la Turquie

Appel aux Arméniens

En l’honneur de l’Arménie

Une imposante manifestations en l’honneur de l’Arménie a eu lieu le 6 avril 1916, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, au milieu d’une salle bondée. La Réunion était présidée par M.Paul Deschanel, Président de la Chambre des Députés,ancien Présidenyt de la République qui avait accepté l’invitataion de l’Association des « Amitiés Franco-Etrangères » dont le Président était M.Anatole France et à qui l’on doit l’organisation de la manifestation.

La Légion Arménienne et la France

Rapport de la Légion Arménienne et la Constitution de la Légion d’Orient présenté au M.A.E. par la Délégation Nationale Arménienne

Le Sauvetage de 5000 Arméniens du Mont Djebel-Moussa par l’Escadre française

TEKEIAN Charles Diran, commissaire de la Marine

Episode du Sauvetage

La République Arménienne et la Russie

L’Arménie et la Grèce

Deux Lettres

Gal Franchey d’Espérey

Gal Milne

La Légion Arménienne du Général Torcom

La Vérité sur la Tragédie de Smyrne

M.le Chanoine Policarpe Scagliarini, Prêtre de la Cathédrale catholique de Smyrne

Le Général-Major ANTRANIK, Héros National Arménien

Le Traité de Sèvres, le Traité de Lausanne et le Traité d’Alexandropol – et M.Clemenceau –

Conclusion

Annexes

L’Exode des Arméniens en France et le Peuple Français

M.FLAISSIERES

La Question Arménienne

La Grande Conférence de M.Emile Pignot

Une Grande Manifestation Gréco-Arménienne

La Grande Famille Gulbenkian et les Grandes Familles Arméniennes

On danse sur nos Cadavres (extr. « Aiguillon », 05/10/1919)

La Justice et le Crime aux prises (extr. « Aiguillon »,15/12/1919)

Messieurs les Médecins sont en Consultations (extr. « Aiguillon », 15/04/1920)

La Loi de la Nature et la Singerie Humaine (extr. « Aiguillon », 01/11/1921)

La Délégation Arménienne chez M.Briand et la Cilicie (extr. « Aiguillon », 01/02/1922)

L’Homme ou le Singe ? (extr. « Aiguillon », 01/04/1922)

Les Assassins triomphent (extr. « Aiguillon », 01/05/1922)

Une Conférence des Sages et des Fous à Lausanne (extr. « Aiguillon », 15/12/1922)

Le Ciel et la Terre en Complot (exr. « Aiguillon », – /02/1923)

Les Observations d’un Observateur (extr. « Aiguillon », – /07/1923)

 

 

Notes sur oeuvre :

L’Eternelle victime de la diplomatie européenne est un ouvrage unique en son genre, Aram Turabian y relate avec forces détails et avec objectivité les relations parfois houleuses entre les nations européennes et la Nation Arménienne représentée en France par la Délégation Arménienne.

Des lettres, des courriers et des textes des traités sont reproduites et commentées par l’auteur. De nombreux témoignage de l’engagement des Arméniens dans les forces françaises sur les fronts occidentaux dont Verdun, et orientaux durant la première guerre mondiale (1914-1918) mettent à l’honneur les volontaires arméniens (portraits et biographies des soldats engagés volontaires).

Aram Turabian analyse également le contexte diplomatique de l’époque et les diverses négociations et promesses des européens envers la Nation Arménienne. Enfin, il exerce une critique parfois sévère sur ses compatriotes, intellectuels, politiciens et acteurs de la reconstruction de la communauté après le Génocide des Arméniens en 1915.

Notes de recherche :

Avant propos

L’annonce de la publication de « L’Eternelle Victime de la Diplomatie Européenne  » a donné lieu à une discussion passionnée parmi les quelques gros bijoutiers de la rue LAfayette, à Paris. A peine avais-je jeté une pierre dans la mare aux grenouilles, aussitôt j’étais devenu lepoint de mire des flècehs empoisonnées, de l’intimidation, de la flatterie; rien n’a fait défaut pour me faire fléchir, même une importante somme m’a été proposée si je consentas à apporter un certain changement dans le texte de mon ouvrage. J’ai répondu à ces messieurs que ma conscience n’était pas uen marchandise destinée à être mise aux enchères.

Quelques personnes soumises aux influences étrangères m’ont écrit en me reprochant le choix du titre et elles croient , dans leur apparente naïveté, que l’entière responsabilité de la eprte de la cause arménienne revient exclusivement  à la Délégation Arménienne.

Certainement, notre Délégation a sa part de responsabilité dans notre échec politique mais, la plus grande responsabilité incombe à la Diplomatie européenne. Je reproche seulement à notre Délégation, par ses volte-face continuelles, d’avoir donné un semblant de raison et une apparente justification à la diplomatie des grandes puissances concernant la malheureuse Arménie.

…les faits tels qu’ils se présentent suivant leur ordre chronologique :

En 1978, les armées russes victorieuses campaient aux portes de Constantinople, à San Stéfano. Le grand-duc Nicolas avait établi son quartier général dans la maison d’un notable arménien, M.Dadian, ayant auprès de lui le général Ignatieff, ambassadeur de Russie à Constantinople.

A la suite d’une démarche de Mgr. Varjabédian, patriarche arménien, au quartier général russe; l’article 16 a été introduit dans le Traité de San-Stéfano qui garantissait la sécurité des Arméniens dans l’Empire ottoman. Dans cette circonstance, Mlles Malvino et Fortunée Dadian ont été d’un concourt précieux pour la réussité de cette démarche. Donc, le Traité de San-Stafano a été signé au mois de mars 1878 entre la Russie et la Turquie.

Le sultan Hamid, consterné tout en larmes, se préparait à quitter Constantinople pour Brousse. C’est dans ces moments particulièrement critique pour l’Empire ottoman que l’escadre anglaise franchissait les Dardanelles et jetait lancre devant Constantinople. Par ce coup de force, l’Angleterre annulait le Traité de San-Stefano et conduisait les Russes au Congrès de Berlin.

L’Article 61 du Traité de Berlin remplaçait l’Article 16 du Traité de San-Stefano et la Garnce Bretagne, en échange de ce grand service rendu à la Turquie, recevait l’île de Chypre. De ce fait, l’Article 61 était condamné à rester lettre morte.

A cette époque, Lord Salisbury occupait la fonction de ministre des Affaires Etrangères dans le Cabinet de Beaconsfield. Lord Salisbury, par une note officielle aux grandes puissances, avait attiré leur attention principalement sur l’inconvénient de l’existence de l’Article 16 dans le Traité de San-Stefano, mais, sur les démarches pressantes de la Délégation de Mgr Krimian, le représentant de l’Angleterre consentait à faire introduire l’Article 61 dans le Traité de Berlin, tout en sachant que son exécution était tout à fait problématique.

Voilà maintenant le contenu de l’Article 61 :

« La Sublime-Porte s’engage à réaliser sans plus de retard les réformes et les améliorations exigées par les besoins locaux dans les provinces habitées par les Arméniens et à garantir leur sécurité contre les Kurdes et les Cicassiens.

Elle donnera périodiquement connaissance des mesures prises à cet effet aux puissances qui en surveilleront l’application. »

Le Traité de Berlin a étét signé le 13 juillet 1878 par les puissances suivantes : Angleterre, Allemagne, Autriche, France, Italie et Turquie.

Depuis 1878, l’Article 61 du Traité de Berlin, au lieu de garantir la sécurité des Arméniens dans l’Empire ottoman, procurait un excellent prétexte aux grandes puissances civilisées pour arracher au Sultan-Rouge (d’après le qualificatif de Gladstone), à tour de rôle, des concessions fructueuses et cela au prix du sang arménien.

En 1895, les Puissances présentaient à la Sublime-Porte un statut de Réformes pour les six départements arméniens et exigeaient au moins apparemment son exécution. Le Gouvernement du tsar devenant du coup le protecteur du Sultan par l’intermédiaire de son ambassadeur Nélodoff, lui conseillait de ne pas donnner suite à la demande des Puissances et d’administrer une bonne leçon aux Arméniens. Les massacres de 1895 et 1896 sont le résultat de cette protection. Le Sultan, protégé par le tsar, comptant sur l’appui de son ami Guillaume II, faisait assassiner 300 000 Arméniens et, aux démarches pressantes des Arméniens, l’Angleterre répondait qu’elle ne pourrait pas envoyer ses bateaux de guerre sur le Mont Ararat pour protéger nos compatriotes, comme si le présence d’un seul croiseur devant le palais du Sultan n’eût pas suffi pour mettre fin à une boucherie immonde Plus tard, en 1909, quand les Jeunes-Turcs sont arrivés au pouvoir, ils avaient découvert dans les coffres-forts du Sultan-Rouge une liste d’ambassadeurs qui recevaient de lui des appointements princiers pour prix de leur silence autour des assassinats en masse en Arménie.

En 1915, les Jeunes-Turcs, profitant de la confusion de la Grande Guerre et sous l’inspiration de leurs professeurs allemands, ont procédé méthodiquement à l’extermination du peuple arménien. La diplomatie allemande assisté en spectatrice indifférente au plus monstrueux crime de l’histoire.

En 1919, les troupes anglaises occupaient la ville d’Alep (Syrie). Un ordre mystérieux ordonnait aux Arabes d’assassiner les Arméniens pendant deux heures (système Abd-ul-Hamid) et les troupes anglaises, consignées dans  leurs casernements, attendaient l’expiration duu déai fixé pour intervenir. ‘était juste le moment où le Conseil SUprème s’occupait du sort de l’Arménie et du mandat à attribuer.

En 1920, les troupes françaises victorieuses quittaient la ville de Marache (Cilicie), laissant les 18 000 Arméniens à la merci de leurs ennemis. Un ordre de retraite fut donné sans aucune nécessité stratégique, ON NE SAIT PAS PAR QUI (!!!) EXECUTE A LA LETTRE, ON NE SAIT POURQUOI (!!!) et le général Brémond ancien gouverneur de Cilicie, laisse ce point dans l’obscurité dans son livre sur l’Arménie. A la même époque, la ville de Hadjin (Cilicie), assiégée, demande des secours d’Adana et pendant huit mois on endort les défenseurs arméniens de Hadjin par des promesses d’envoi de renforts. Au bout de huit mois, manquant de munitions, la populations de Hadjin subit le sort de Marache. Où sont les coupables? Personne en s’en préoccupe. Trente mille Arméniens de plus ou de moins, est-ce que cela vaut vraiment la pein de s’en occuper (!!!) ? La Diplomatie a d’autres chats à fouetter que de se fatiguer les méiniges pour de pareilles futilités !!!

NDR: les Réponses aux interrogations (!!!) ci-dessus se trouvent par le menu détail dans « La Passion de la Cilicie, 1919-1922 » par le Lt-Col Paul Du Véou,1937 et « Le Kémalisme devant les Alliés« , par Michel Paillarès, 1922)

J’ai réservé le bouquet pour la fin, pour terminer la nomenclatue de cette sinistre comédie. En 1922, au mois d’août, les escadres (-15 navires) de nos grands alliés de la guerre sont alignés devant le port de Smyrne; elles occupent pour ainsi dire les premières loges pour assister (et filmer, NDR) à une fantasia. Personne n’est absent : l’Amérique, l’Angleterre, la France, l’Italie… (Norvège, Canada,…NDR) forment une escorte d’honneur pour l’entrée triomphale de Mustapha Kémal à Smyrne à la tête de ses bachibozouks. Les Turcs veulent fêter dignement leur victoire facile, obtenue grâce à l’appui des trois grandes puissances. Des milliers de têtes grecques et arméniennes tombent, les plus jolies filles et les plus belles femmes sont enlevées à destination des harems turcs. On incendie, on assassine, on viole sans se gêner. Les lamentations de toute une ville et d’une ville européenne n’ont pas le don d’émouvoir les représentants du monde civilisé.

Le Gouvernement français, pour l’honneur de la France, envoie des ordres à l’amiral commandant l’escadre française devant Smyrne, en vue de débarquer des marins pour protéger les chrétiens, en parfait accord avec les Anglais?. Nos amis anglais ne bronchent pas; ils se souviennent du Tchanak et veulent à tout prix leur revanche mais, il nous est permis de demander en quoi les Arméniens et les Grecs de Smyrne étaient fautifs dans l’affaire du Tchanak. Etait-il juste de faire supporter les tristes conséquences d’une perpétuelle jalousie entre les grandes puissances aux populations innocentes de Smyrne ? SMYRNE n’est plus et l’Albion est satisfaite.

Un cardinal français, l’évêque d’Orléans, Mgr Touché, disait en 1917, en l’église de la Madeleine, à Paris : « si après cette guerre, les Alliés n’accordaient pas à l’Arménie son indépendance; si les Arméniens faisaient sauter Constantinople à la bombe, moi, le Serviteur de l’Eglise, je leur donnerais l’absolution« . Je m’empresse de dire que, nous autres, les Arméniens, nous n’avons aucune intention de faire sauter Constantinople à la bombe, mais, après avoir sacrifié un million des nôtres à la cause de nos grands alliés de la guerre, nous sommes en droit de leur présenter de très modestes revendications en attendant qu’un jour Justice soit rendue au peuple arménien, concernant sa vie nationale indépendante….

… Avant de terminer cet avant-propos, une explication s’impose : on a l’habitude, en Europe, de reprocher aux Arméniens de se laisser massacrer par les Turcs, sans se rendre compte dans quelles circonstances ces massacres se produisent. Avant de procéder à des tueries en masse, les autorités turques appellent sous les drapeaux les réservistes; en outre, elles distribuent clandestinement à la population turque des armes et des munitions. Il est interdit à un Arménien de posséder la moindre arme, même un couteau d’une certaine dimension. Des perquisitions périodes s’effectuent dans les maisons arméniennes en vue de confisquer tout objet susceptible de servir d’arme. Nous aurions bien voulu voir à notre place nos amis européens, pour mettre un peu à l’épreuve leur courage.

En Cilicie, le lieutenant Perroux et quarante soldats français prisonniers de guerre des Turcs ont étét attachés sur les rails de chemein de fer, arrosés er br^les vifs. Aux Dardanelles, quatre cents soldats français, après leur désarmement, ont eu le même sort peut-être dans des conditions plus humiliantes, sans parler des prisonniers e guerre à Césarée que les Turcs faisaient mourir de faim d’après les écrits faits à la Presse française par les soldats délivrés après l’évacuation de la Cilicie. Quelques rescapés de cs bagnes turcs n’avaient même pas la force de marcher.

J’espère bien qu’après cette explication, on ne nous accablera plus de reproches qu’enn réalité nous ne méritons pas et, la Grande Guerre a prouvé largement qu’au point de vue de la valeur militaire, le soldat arménien peut supporter la comparaison avec n’importe quel soldat d’Occident.

TURABIAN Aram

Informations sur le livre :

Année 1929
Nombre de pages 282
Editeur Imprimerie Turabian
Ville éditeur Paris
Format du support 16,5 x 24,5
Type de colume Broché
Mots-clés
Types de travail
Langues
  • Français

Auteurs :