Jean-Pierre Mahé est né le 21 mars 1944 à Paris. Menant ses études à la Sorbonne, il obtient en 1965 une licence en philosophie et en 1966 une licence en lettres classiques ainsi qu’un diplôme d’études supérieures en langues classiques. Il passe l’agrégation de grammaire en 1967. En 1971, il devient docteur en études latines, puis en 1975 diplômé en arménien (Institut national des langues et civilisations orientales) et diplômé de l’École des langues orientales anciennes (copte, arménien, géorgien) de l’Institut catholique de Paris, et enfin en 1981 docteur ès lettres. Sa thèse de doctorat d’État, Hermès en Haute-Égypte, présente des écrits hermétiques inédits en copte et en arménien. Dans le cadre de ce travail, il séjourne en Arménie de 1975 à 1977 pour étudier les manuscrits du Matenadaran1.
Il a enseigné dans divers établissements : Sorbonne, Université de Strasbourg, Université d’État d’Erevan, INALCO, Université Laval, Université Harvard, etc. En 1988, il est nommé directeur d’études à la quatrième section de l’École pratique des hautes études. Depuis 2001, il est membre de l’Institut de France (Académie des inscriptions et belles-lettres, qu’il préside en 2012). Il est aussi membre de l’Académie nationale des sciences de la République d’Arménie et de l’Académie nationale géorgienne des sciences, et président de la Société asiatique5. Il est en outre membre du comité de rédaction de la Revue des études arméniennes. Jean-Pierre Mahé est chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’Ordre des Palmes académiques et commandeur de l’Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand. En juillet 2012, il est élu membre correspondant de l’académie britannique.
Partant de l’histoire des religions (patristique, gnose et hermétisme, histoire des christianismes caucasiens), ses recherches se concentrent sur l’environnement caucasien de l’arménien et du géorgien, ainsi que sur leurs liens historiques et culturels avec les grandes civilisations voisines du Moyen-Orient et de l’Asie. À partir de 1991, sa collaboration avec le Géorgien Zaza Alexidzé l’a entraîné à publier les premières éditions des nouveaux manuscrits géorgiens retrouvés au Sinaï et à participer activement au déchiffrement des palimpsestes retrouvés en albanien, ancienne langue caucasienne disparue depuis plus d’un millénaire et parfois appelée alphabet aghbanien.