C’est une histoire extraordinaire que celle du roi Tiridate. Il y a tous les éléments d’une véritable tragédie par les douze sortes de supplices de Grégoire-le-Barthève, par le martyre de Hripsimé, Caïanée et de leurs trente-cinq compagnons et enfin par l’obsession de Tiridate-le-Grand. Par le sacrifice du sang des martyrs dévoués au Christ, se lève la lumière sur le monde d’Arménie ; le roi païen guérit et bâtit la cathédrale de Ste-Etchmiadzîne avec saint Grégoire. Depuis bien longtemps, cette tragédie mûrissait dans l’esprit de l’auteur, mais il hésitait toujours à entreprendre ce travail, avec une sorte d’appréhension. La vie du vaillant roi — liée de près à celle de l’Illuminateur — ne pouvait pas être mise au théâtre à la légère.
Il fallait étudier à fond la mythologie, le culte païen, l’ancien et le nouveau testament, avec les psaumes et les prophètes d’Israël. Enfin, le dramaturge arménien s’estime heureux de pouvoir réaliser le rêve de ses jours d’adolescence. Etape par étape, cette tragédie sensationnelle marche à travers le chemin des péripéties narrés par Agathange et aboutit à sa fin prédestinée.